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Coopératives et action politique : de nouveau une croisée des chemins ?
Les coopératives et l’ensemble des entreprises collectives ne sont pas seulement des entreprises différentes. En raison de leur finalité sociale et de leur lucrativité limitée, elles se veulent également portées, comme tous les mouvements sociaux, par des préoccupations d’intérêt général. Leur fonction économique de production de biens et services est ainsi adossée à une fonction politique de révélateur de nouveaux besoins sociaux et de bougie d’allumage sur des questions de société pour influencer les politiques publiques.
Démocratisation de l’économie : l’enjeu de la «biodiversité» entrepreneuriale
Le mouvement coopératif a ouvert un débat en 2010 sur son projet de société (ses enjeux, défis et alternatives) en tenant une conférence internationale où près de 600 personnes étaient présentes en provenance de tout le Québec et du monde entier (Europe, Amérique latine, Afrique de l’Ouest). Comment réinventer l’économie et l’orienter vers un type de société qui entend respecter les équilibres écologiques et en même temps être porteuse de justice économique et sociale ?
Mouvement citoyen international et Forum social mondial : une mosaïque d’organisations et de réseaux
En février de cette année se tiendra le grand rassemblement international du Forum social mondial (FSM). Pour ceux d’entre vous qui vont à ce 2e grand rendez-vous africain à Dakar au Sénégal du 6 au 11 février (le premier était au Kenya en 2007), il est important de connaître un tant soit peu les organisations et les réseaux qu’on risque de croiser dans cette 10e édition du FSM? Pour ceux qui n’y seront pas, il est important de savoir quels sont ses acteurs les plus importants. Esquisse ici d’une première cartographie des forces de changement sur la scène mondiale [[Personnellement, je serai au Sénégal une dizaine de jours, surtout à Saint-Louis (à 200 km de Dakar) où je participe à une rencontre internationale organisée conjointement par des organisations de cette ville (et leur université, l’Université Gaston-Berger) et des organisations du Québec (sous la coordination du GESQ) et mon université, l’UQO. J’y participe à un double titre : comme chercheur (CRDC/ARUC-ISDC) et comme militant du GESQ. Pour en savoir plus sur les activités du GESQ au Sénégal, consulter [son dernier bulletin d’information->http://www4.uqo.ca/ries2001/gesq/bulletin.html] ]].
Pour ce qui est d’une analyse d’ensemble de la première décennie du FSM, on se référera à [mon article produit l’an dernier dans ce carnet->32]. En 2009, le FSM avait réuni à Bélem quelques 133,000 personnes de 142 pays et des milliers d’organisations dans 2000 ateliers de travail. Quelles sont les personnes et les organisations qu’on retrouve dans ce type de rassemblement ? Utile pour mieux comprendre les nouveaux habits que revêt la solidarité internationale aujourd’hui. Je pousse donc un peu plus loin l’information et la réflexion avec ce nouveau billet.
Précisons d’entrée de jeu que le FSM n’est pas le mouvement citoyen international, ce dernier étant plus large que le FSM. Mais cette grande rencontre annuelle du FSM est devenue de plus en plus incontournable pour toute une mosaïque internationale d’organisations et de réseaux : des mouvements sociaux (paysan, syndical, coopératif, femmes, écologique) ; des organisations non gouvernementales (ONG) ; des réseaux engagés sur des créneaux thématiques ou sectoriels plus récents comme le commerce équitable, l’économie solidaire, des médias alternatifs, pour l’annulation de la dette des pays du Sud, etc. Le FSM n’est pas le mouvement citoyen international, mais il l’irrigue de toutes sortes de façons comme on le verra.
Social-démocratie, pistes de sortie du capitalisme et mouvements sociaux
Le mouvement coopératif a récemment relancé la discussion sur son Projet de société. Les dirigeants de la CSN s’apprêtent à relancer la leur par une réflexion sur les « modèles alternatifs de développement » signalant déjà quelque chose : l’horizon, dans la gauche démocratique, se met au pluriel, pas au singulier. Dès lors, se demande-t-on, que penser de la diversité actuelle de cet horizon avec les notions d’« économie plurielle », de « social-démocratie », d’« altermondialisation », de « new deal vert ? D’abord cela signifie très clairement que nous sommes encore dans une période relativement exploratoire.
La bataille n’est pas qu’économique, elle est culturelle. Écho à la déclaration de l’Alliance sociale
Ce billet est un texte signé par quatre personnes pleinement engagées dans la Conférence internationale du mouvement coopératif à Lévis fin sept
embre dernier et dans ses suites. Il était destiné à la rubrique Idées du journal Le Devoir qui n’a pas cru bon cette fois-ci de le publier. Il a cependant été publié dans un bulletin économique d’un réseau de la gauche démocratique, le blogue OIKOS au début de novembre mais il a passé relativement inaperçu.
Coopératives et économie sociale, une alternative au capitalisme?
hierry Jeantet, dirigeant français d’un consortium européen de mutuelles et président des Rencontres du Mont-Blanc sera parmi nous ce mois-ci. Jeantet fait exception à la règle : c’est un dirigeant du mouvement coopératif qui écrit des livres et pas n’importe lesquels. Son dernier livre : L’économie sociale, une alternative au capitalisme paru aux Éditions Économica à Paris il y a deux ans (2008) avance l’idée que le capitalisme n’a pas gagné la bataille et que les coopératives, les mutuelles et les associations constituent une « réponse moderne aux attentes citoyennes ». Le titre surprend et l’affirmation est forte.