Lutte contre la pauvreté ou lutte contre les inégalités?

Lutte contre la pauvreté ou lutte contre les inégalités?

Au Québec, les débats sur la question de la lutte à la pauvreté et sur les moyens d’y arriver sont récurrents. Du côté du mouvement communautaire, le courant le plus important veut s’attaquer aux inégalités derrière la pauvreté c’est-à-dire les droits sociaux bafoués. Le mouvement coopératif de son côté lutte contre la dépendance économique des communautés en s’attaquant à une des sources de cette pauvreté, celle de constituer un patrimoine d’entreprises collectives locales. D’autres font plutôt dans le «caritatif» par l’intermédiaire de fondations dédiées à des causes sociales particulières. Mais qu’en est-il de ce débat sur la scène internationale?

Peut-on sortir du capitalisme? Y a-t-il une alternative?

Peut-on sortir du capitalisme? Y a-t-il une alternative?

Hervé Kempf, journaliste du {{Monde}} vient tout juste de produire un excellent petit essai sur l’écologie de la planète et la manière de s’en sortir. L’intitulé fort à propos est Pour sauver la planète, sortir du capitalisme. De son côté, l’économiste de gauche et député vert au parlement européen, Alain Lipietz, vient de lancer son livre Face à la crise : l’urgence écologique lequel s’accorde aussi à dire qu’il faut sortir du capitalisme. Ce n’est pas la chose la plus évidente au monde! Comme le Forum social québécois approche puisqu’il en est à sa deuxième grande rencontre après celle de 2007, les 9,10 et 11 octobre prochains, il nous apparaît opportun de relancer le débat sur quelques points que sous-tendent cette question dans la plupart des débats qu’on retrouve dans ce type d événement : peut-on sortir du capitalisme? Si oui, avec quelle (s) alternative (s)?

L’économie solidaire, le développement local et la co-production de services dans un bidonville

L’économie solidaire, le développement local et la co-production de services dans un bidonville

Peut-être la réussite la plus grande dans l’édification d’une communauté d’entraide locale dans le monde est-elle celle de Villa El Salvador à Lima, où les citoyens ont planté un demi-million d’arbres, construit 26 écoles, 150 garderies, 300 cuisines communautaires, et formé des centaines d’assistants médicaux qui vont de porte en porte.(…) Les principaux artisans de cette réussite ont été un vaste réseau de groupes de femmes et la structure administrative démocratique des associations de quartier, qui a des représentants dans chaque bloc d’habitations. Ensemble, ils forment un dosage équilibré entre une organisation très développée à la base et un système d’administration, qui réagit vite, afin d’obtenir une plus grande participation possible dans la conception et la mise en oeuvre des actions de la communauté (Durning, Worldwatch Institute,1989:264-265).[[J’ai d’abord connu Villa el Salvador lors d’un premier séjour au Pérou en 1974-1975. Je travaillais à l’époque au Centre de formation populaire (CFP). Puis en 1989, Lucie Fréchette et moi avons, dans le cadre d’une coopération internationale de l’UQO avec des ONG péruviennes et l’OCI Développement et Paix, nous y sommes allés pratiquement chaque année pendant quatre ans (1989-1993). J’y suis retourné en 1997 à l’occasion de la première rencontre internationale d’économie solidaire. Finalement, dans le cadre du programme STEP du Bureau international du travail (BIT), nous avons mené une enquête en profondeur sur Villa el Salvador en 1999-2000 avec deux collègues anthropologues, Manon Boulianne et Solange van Kemenade. En 2004, j’y retournais avec un ami péruvien du Groupe d’économie solidaire (GRESP), Alfonso Cotera, lequel avait travaillé quelques années comme agent de développement du parc industriel.]]

Économie populaire et développement local en contexte de précarité : l’expérience de l’Afrique de l’Ouest

Les sociétés ouest-africaines se caractérisent principalement, au plan socio-économique, par une prédominance de l’emploi informel (la débrouille, la précarité, les petits métiers…) et, au plan socio-politique par une grande distance entre les initiatives des populations locales et les institutions de leur pays respectif (administrations publiques…). L’auteur de cette thèse n’est pas le seul à le dire. Mais il déplie magnifiquement ce double grand constat à partir d’une thématique nouvelle, celle de l’entrepreneuriat communautaire dans une commune d’importance au Sénégal, Saint-Louis, laquelle a quelques politiques innovatrices dans ses bagages des 10 dernières années (conseils de quartier, politique de développement local…).